Grands classiques : si je devais n’en garder qu’un !

15 juin 2017
Club de lecture Trendy Mood - Les grands classiques

C’est une question difficile… et je me suis longtemps demandée quel livre choisir. Faut-il garder un roman important pour soi, qui nous a aidé à nous construire ? Ou un roman important pour l’évolution de la littérature ? Ou de la société ?

Je vous laisse lire nos avis et on se retrouve dans les commentaires pour en discuter. Quel serait votre grand classique ?

Les avis des rédactrices du Club de Lecture :

Chroniqueuse Livre Avis
Cloé Roméo et Juliette – William Shakespeare
Qui ne connaît pas l’histoire de Roméo et Juliette ? C’est LE grand classique de l’histoire d’amour tragique. Deux adolescents amoureux que tout sépare et que seule la mort réunira. Deux familles ennemies qui poussent leurs enfants à commettre l’irréparable. Il n’est pas nécessaire de raconter l’histoire de Roméo et Juliette, des Capulet et des Montaigu. Vous connaissez sûrement leur amour au premier regard et leur course contre la montre pour vivre leur histoire alors que le destin s’acharne contre eux et que tout joue en leur défaveur.
Mais avez vous lu l’œuvre de Shakespeare ? Un peu ardue mais tellement poétique, une pièce de théâtre que vous pouvez jouer dans votre tête en savourant répliques et rythme. Roméo et Juliette est de ce genre de lecture à savourer par petit bout pour en déguster la beauté et lire entre les lignes tout l’humour de l’auteur ! Et si lire Shakespeare vous effraie un peu, commencez par regarder le magnifique film de Baz Luhrman Romeo + Juliet qui reprend exactement les dialogues de Shakespeare avant de déguster le texte ! Roméo et Juliette est un monument de la littérature, et même en en connaissant la fin avant de lire le premier mot, je ne peux m’empêcher, page après page, d’espérer que l’histoire finira différemment pour ces amoureux maudits.
Ce livre est mon grand classique, un de ceux que je veux partager, lire à haute voix un passage qui me touche mais je l’aime surtout parce qu’il me surprend à chaque lecture par toutes les interprétations possibles !
Nolwenn Jane Eyre – Charlotte Brontë
Jane Eyre, c’est l’histoire d’une orpheline recueillie par son oncle et sa tante. Lorsque celui-ci meurt, elle se retrouve seule avec cette dernière et leurs enfants. Souffre-douleur de la famille, elle finit par être placée dans un orphelinat jusqu’à ses 18 ans. Lorsqu’elle en sort, elle devient institutrice chez Mr. Rochester…
J’ai découvert l’histoire de Jane Eyre via le film de Franco Zeffirelli avec Charlotte Gainsbourg, Anna Paquin et William Hurt (1996). Au lycée puis à la fac, j’ai étudié la littérature britannique et ai lu plusieurs grands classiques dont Jane Eyre que j’ai aussi évoqué dans mon mémoire de fin d’études sur le féminisme dans la littérature victorienne. J’aime énormément ce roman parce que je le trouve très moderne pour un livre du 19e siècle. Tout d’abord, il est écrit par une femme. Ensuite, il raconte l’histoire d’une héroïne à la fois forte, courageuse et indépendante. Et puis j’aime aussi les sentiments vrais et sincères qui unissent Jane et Mr. Rochester. Par bien des aspects, la modernité de ce roman des années 1840 m’impressionne. Je trouve également que tous les personnages (et ils sont assez nombreux) sont intéressants et bien travaillés.
Alors, sans aucune hésitation, si je ne devais garder qu’un grand classique, ce serait Jane Eyre de Charlotte Brontë.
Chrystelle Orgueil et préjugés – Jane Austen
Orgueil et Préjugés se passe en Angleterre au XIXème siècle. On suit les aventures de la famille Bennet dont la préoccupation de la mère est de marier ses filles à de riches hommes et l’évolution de ses 5 filles. En fait, Orgueil et Préjugés c’est la genèse des télés-réalités ! On a du clash avec les jalousies et les coups bas de certaines femmes envers Jane, qui a les préférences de Mr Bingley le BG du moment. On suit également Mr Darcy. Au début, on le déteste parce qu’il se croit mieux que tout le monde, mais on finira par l’adorer et on aura envie de le consoler après le râteau monumental que lui mettra Elisabeth. Il y a aussi une panoplie de personnages que l’on voit peu mais qui viennent toujours pour ne faire que des embrouilles (Lady Catherine, Wickham…) !
J’ai aimé suivre les aventures d’Elisabeth, femme de caractère, qui ne se laisse pas dicter ses actions et reste fidèle à ses valeurs morales et familiales. Mon moment préféré ? Quand elle est touchée en plein coeur après le geste noble de Mr Darcy envers sa famille. Lire Orgueil et Préjugés c’est se prendre un condensé de nature humaine en pleine figure et voir le mal que peuvent faire les malentendus et les non-dits. C’est penser à cette personne désagréable que l’on a croisé en se demandant l’origine de ce comportement. C’est refermer le bouquin en ayant envie d’appeler la personne sur qui on flash depuis quelques temps parce que la vie est trop courte ! Et parce qu’après tout, que ferions nous si nous n’avions pas peur ?
Noémi Crime et châtiment – Fedor Dostoïevski
Raskolnikov est au départ un étudiant idéaliste. Il vit dans un cloaque et manque d’argent. Après avoir mis son dernier bien en gage, il projette de tuer son usurière, une horrible mégère. Son crime peut-il être moralement condamnable puisqu’il améliorera – selon lui – la condition humaine (en débarrassant la société d’un être mauvais) ? Raskolnikov décide donc de tuer Aliona Ivanovna, l’usurière, mais ça tourne mal : il tue aussi la soeur de celle-ci, attardée mentale (et donc « innocente » dans son plan). La culpabilité se met à le ronger.
C’est le roman le plus connu de Dostoïevski. La lecture est assez ardue, mais une fois que l’on comprend comment fonctionne les noms Russe, ça va beaucoup mieux ! Dès le début, on se passionne pour cette histoire et sa galerie de personnages. Raskolnikov est un personnage peu sympathique mais on suit avec beaucoup d’intérêt sa torture mentale et les vicissitudes des autres personnages. Ce que j’aime particulièrement dans ce livre, c’est qu’au delà du récit, il y a aussi toutes les grandes interrogations politiques (capitalisme, philosophie, athéisme…) de l’époque, et une description très précise de la société Russe du XIXème siècle. Évidemment, on est également suspendu au sort de Raskolnikov, et de son châtiment…
Aline Germinal – Emile Zola
Qu’est-ce qu’un classique ? Je me souviens quand un de mes profs de prépa Lettres avait posé cette question, j’étais bien embêtée pour répondre… Et je le suis encore ! Quels sont les critères objectifs d’un classique ? Il y-a-t-il des règles immuables pour faire d’un livre un classique ? L’auteur doit-il lui-même être classique pour qu’un livre soit classique ? Du haut de ma petite expérience de lectrice, j’ai retenu trois mots pour tenter de répondre à ces interrogations ! Mon choix s’est porté sur Germinal de Zola.
STYLE – Ce que j’admire dans Germinal (et chez Zola), c’est la richesse sémantique et symbolique de l’écriture. La dernière page de Germinal est sans doute une de mes préférées, de toute la littérature française : l’évocation de la nature en germes, troublée mais renaissante (à l’image du personnage principal) est particulièrement saisissante. Une page profondément poétique et symbolique où l’on peut lire toute la force de la vie humaine, et de l’écriture de Zola. « Des hommes poussaient, une armée noire, vengeresse, qui germait lentement dans les sillons, grandissant pour les récoltes du siècle futur, et dont la germination allait faire bientôt éclater la terre. » Magnifique ! D’autant plus que ces dernières lignes font écho aux premières dans lesquelles « un homme » marche seul dans la nature obscure « d’une épaisseur d’encre » et découvre la mine, monstre personnifié qui dévorera les corps et les âmes tout au long de l’histoire. Et puis, ces lignes renvoient au titre… bref, on voit là la richesse de l’écriture !
INTEMPORALITÉ – Pour moi, un classique a le pouvoir de traverser les époques, en conservant toujours cette force interne qui fait de lui un indémodable. Pour cela, Zola est incontournable. La série des Rougon-Macquart relève du génie ! La narration et l’esthétique naturalistes servent un projet à la fois temporel (ancré dans une société bien définie) et intemporel (Zola propose une vision du monde). Dans Germinal, l’histoire, aussi originale soit-elle, raconte la misère de l’homme, aux prises avec les forces de la nature et de la culture, le tout saupoudré d’amour et de rivalité…. Un classique… mais revisité !
EXEMPLARITÉ – Un classique traverse les époques car l’histoire et le style fusionnent pour créer une œuvre exemplaire, qui répond à un horizon d’attente tout en apportant une émotion nouvelle. Germinal est le modèle typique de l’écriture de Zola mais aussi de l’esthétique naturaliste. Et malgré cette rigueur (ou grâce à…), il s’élève au rang de chef d’œuvre car Zola apporte de la nouveauté et de l’émotion. Et puis, l’exemplarité suppose une leçon, un apprentissage : quand on lit Germinal, on en apprend plus sur l’homme, ses forces et ses faiblesses, ses failles et ses richesses.

Le thème du prochain club de lecture : « le livre que j’aurais voulu écrire »

Sans aucune hésitation, c’est Le monde selon Garp de John Irving pour moi. Je vais donc certainement le relire. Et vous ?

Si vous souhaitez participer au prochain thème, envoyez-moi un message par email à noemi[@]trendymood.com.

 

9 Comments

  1. Le Maître et Marguerite de Mikhail Bulgakov. Une réecriture de Faust absolument drôle et extrêmement bien écrite. Un chef d’oeuvre à lire et relire ! :)

  2. J’adore ce format de club de lecture ! Pour le moment, mon numéro 1, c’est Orgueil & Préjugés que j’ai vraiment adoré, mais je me suis plongée dans Jane Eyre depuis le début de la semaine et je sens déjà qu’il risque de prendre la 1ère place dans mon cœur !
    Pour le thème suivant, j’hésite, mais si j’ai le temps, je vais essayer de t’envoyer un mail pour y participer !

    • Oh super, merci beaucoup, ça me fait vraiment plaisir d’avoir ce type de retour. Si tu as le temps, ce serait super que tu nous rejoignes !
      J’ai une très grosse préférence pour Jane Eyre versus Orgueil et Préjugés (et de manière générale, je préfère les soeurs Brontë à Jane Austen).

  3. Roh ! Germinal, Le Horla, Jane Eyre, … que de bons souvenirs…
    J’ai aimé Nord et Sud d’Elizabeth Gaskell, je l’ai préféré à Orgueil et Préjugés. Par contre, j’ai adoré Les Hauts de Hurlevents d’Emily Brontë. Je crois bien qu’il est ma préférence.

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