La liste de lecture de 2018

22 janvier 2019
Lecture - Edouard Menta - Bibliotheksinterieur mit lesender Magd

Je crois n’avoir plus autant lu que lorsque j’étais ado ! Cela fait un petit moment que j’ai arrêté de regarder des séries le soir, pour me remettre sérieusement à la lecture. Il y a deux trucs qui m’angoissent dans la vie : savoir que je vais mourir sans avoir lu tous les livres que je veux lire et vu tous les pays que je rêve de visiter… Bon, ça ne me travaille pas tous les jours non plus mais quand même, j’ai une relation assez compulsive à la lecture… Résultat : 22 romans lus en 2018.

Cette petite liste est un genre de mémo pour moi, et vous pourrez peut-être y trouver des idées de lecture. Je n’ai pas fait de résumé ou de véritables critiques de chaque ouvrage. Pour la plupart, ils sont plus que connus. Mais j’espère quand même vous donner envie d’en lire certains si ce n’est pas déjà fait.

Peinture en Une : Edouard Menta – Bibliotheksinterieur mit lesender Magd


Le Docteur Pascal – Emile Zola

Cela faisait peut-être un an et demi que je ne lisais quasiment que les Rougon-Macquart, puisque je voulais les lire dans l’ordre. J’ai commencé l’année avec la fin d’un cycle, le dernier roman de cette grande saga à travers le XIXème siècle et les classes sociales. On retourne donc à Plassans, en compagnie d’un des seuls membres de la famille sans tare héréditaire, le docteur Pascal Rougon. Il y développe ses théories scientifiques et résume l’arbre généalogique de l’oeuvre intégrale. Ce vingtième roman est un parfait point final, qui m’a laissée bien désespérée comme la plupart des autres livres de Zola. Cela dit, ils m’ont passionnée et enrichie, j’ai l’impression d’avoir voyagé dans le temps et vu la « vraie vie » de tous ces gens. Sans compter que les thèmes sont toujours -malheureusement – bien actuels : la corruption, la volonté de pouvoir, la revanche, la bassesse de l’Homme, la passion…

J’avais adoré : La Curée, Le Ventre de Paris, Au Bonheur des Dames, Germinal, La Bête Humaine et mon préféré : L’Assommoir.


Lucrèce Borgia – Victor Hugo

Après Zola, je ne savais plus quoi lire. J’avais envie d’un auteur tout aussi mythique mais je ne voulais pas me réengager tout de suite dans une lecture aussi dense. Cette courte pièce de théâtre de Victor Hugo était donc toute trouvée. C’est cet ouvrage qui a commencé à alimenter le mythe autour de Lucrèce Borgia, Victor Hugo la dépeignant comme une cruelle empoisonneuse (néanmoins capable d’amour). À priori, la véritable Lucrèce n’était qu’un pion malmené par ces abjectes père et frère. Mais pour en revenir à cet ouvrage ci, c’est une vraie tragédie dans laquelle on retrouve quand même l’humour – noir – de Victor Hugo.


Les Misérables – Victor Hugo

Après ce petit périple dans l’Italie du XVème siècle, j’étais mûre pour me replonger dans un bon gros roman comme je les aime, j’ai donc choisi Les Misérables ! On a souvent lu des parties de ce chef d’oeuvre de Victor Hugo, on connaît l’histoire… mais sa lecture est un plaisir de tous les instants. L’intrigue est haletante, et il y bien sûr d’autres dimensions politiques, toujours aussi actuelles, et beaucoup d’humour (oui oui !).


Les Borgia – Alexandre Dumas (père)

Ce n’est pas l’un des meilleurs romans historiques de la prolifique carrière de Dumas (Père). J’avais adoré La Reine Margot, mais celui-ci est clairement en dessous. On assiste à l’ascension – ensanglantée – de César Borgia et des intrigues de sa famille, à la cour de Rome, pendant la Renaissance. J’ai surtout eu envie de lire Le Prince de Machiavel, puisqu’il a été inspiré par César Borgia pour écrire son livre.


Notre-Dame de Paris – Victor Hugo

Je n’en avais pas fini avec Victor Hugo ! Après Les Misérables, je voulais aussi lire l’autre grand roman de ce génie. Notre-Dame de Paris est beaucoup plus court, encore plus tragique. Mais le livre est rendu plutôt léger par la vitesse de l’action, les multiples rebondissements, et le sarcasme d’Hugo. J’ai redécouvert l’histoire et me suis attachée à Claude Frollo, personnage bien plus complexe que l’image que l’on a de lui.


L’amie Prodigieuse (tomes 2 à 4) – Elena Ferrante

Le premier tome, lu il y a un an ou deux, m’avait laissé un goût un peu amer. J’avais aimé le style d’Elena Ferrante, sa description de Naples, l’ambiance… mais détesté les personnages. Je ne les comprenais pas et ça me rendait la lecture assez désagréable. Mais, d’un autre côté, j’étais prise dans le roman, j’avais envie de savoir ce qu’il allait se passer. Entêtée que je suis, j’ai donc continué et repris la lecture en enchaînant les trois romans suivant de L’amie prodigieuse. J’étais en colère en refermant la dernière page et j’ai lu le dernier tome, L’enfant perdue, en diagonale. J’ai continué de détester les personnages, particulièrement Lenu, la narratrice… Ça devient répétitif et d’une lenteur infinie… et la fin m’a laissée sur ma faim justement ! Tout ça pour ça, j’ai l’impression d’avoir été arnaquée !


La laisse – Françoise Sagan

La découverte de Sagan l’année dernière avec Bonjour Tristesse  a été une révélation ! J’adore son style et même si je n’ai pas retrouvé la même passion que pour le premier, je lis régulièrement ses autres romans. La laisse est un de ceux que j’ai beaucoup aimé. C’est l’histoire d’un pianiste talentueux qui se laisse entretenir par sa femme fortunée. Il est même un peu prisonnier, alors quand il rencontre enfin le succès, son émancipation se passe mal…


Dans un mois dans un an – Françoise Sagan

Les livres de Sagan sont courts. Après La Laisse (lu d’une traite dans le train cet été), j’ai voulu continué sur ma lancée. Dans un mois dans un an m’a un peu moins marquée, mais il y avait un petit côté assez Woody Allen des débuts très plaisant. Aurait-il été inspiré par la romancière quand il faisait des bons films New Yorkais, très bavards ?


Les onze mille verges ou les amours d’un Hospodar – Guillaume Apollinaire

Je pensais savoir à quoi m’attendre avec la lecture de ce roman pornographique d’Apollinaire, mais je me suis trompée ! Au début c’est plutôt amusant et très moderne ; mais au fur et à mesure, le « héros » devient encore plus monstrueux, et on passe des orgies du début à de la pédophilie sanguinaire… Apollinaire aborde avec beaucoup d’humour noir toutes les formes de sexualité, et j’avoue qu’à la fin, j’étais un peu écoeurée par cette surenchère de sexe et de meurtres.


La chartreuse de Parme – Stendhal

Retour au romanesque et au romantisme avec cette aventure dans l’Italie du XIXème siècle. C’est évidemment sublimement écrit et beaucoup plus gai que Le rouge et le noir. On y suit avec délectations les errements du naïf Fabrice Del Dongo ! C’est aussi assez intéressant de comprendre comment l’Italie fonctionnait avec tous ses princes et ses intrigues.


Voyage au bout de la nuit – Céline

J’hésitais beaucoup à lire Céline, rebutée par l’idéologie de l’auteur. Est-ce que je la cautionne en lisant ses oeuvres ? Je n’ai toujours pas la réponse mais Voyage au bout de la nuit est aussi un roman majeur de la littérature française, et je sais qu’il a influencé beaucoup d’artistes que j’aime, notamment Tardi qui a illustré le roman. Très honnêtement, je ne regrette absolument pas de l’avoir lu, c’est un grand roman sur l’absurdité de la guerre bien sûr, mais aussi une grande aventure qui fait voyager. J’y ai retrouvé quelque chose de L’étranger de Camus, dans ce personnage nihiliste, à la différence que Bardamu (le personnage de Céline) est plus « humain » que Meursault.


Le triangle d’or (Arsène Lupin) – Maurice Leblanc

J’avais envie d’un peu de légèreté après Voyage au bout de la nuit. Les Arsène Lupin sont toujours une récréation pour moi. J’adore leur univers, et ce héros réjouissant si attachant ! J’étais un peu déçue par celui-ci car Arsène Lupin n’est qu’un personnage secondaire de l’intrigue, et cette dernière ne m’a pas passionnée…


La série des « Claudine » + La Retraite Sentimentale – Colette

La bande annonce du film Colette m’a donné envie de me replonger dans la lecture de cette auteure de la Belle Époque (à défaut de vouloir voir le film). Je n’avais encore jamais lu la série des Claudine, ses premiers romans, signés à l’époque par son mari Willy. Le premier est inspiré par ses années d’écolière et on observe ensuite l’héroïne grandir, devenir amoureuse, parisienne et rester toujours aussi singulière dans un milieu aux codes bien établis. C’est assez divertissant et toujours intéressant de découvrir les modes de vie de la bourgeoisie et aristocratie de la Belle Époque (une période que j’aime beaucoup).


Le cœur et la raison – Jane Austen

Comme tous les Jane Austen que je lis, je n’arrive jamais à me souvenir de l’histoire, honnêtement je n’en retiens rien ! Mais cela dit, c’est toujours un plaisir de les lire, et j’adore avec quel humour sarcastique elle décrit la société anglaise et ses hypocrisies. Celui-ci est son premier roman et on y retrouve tous les thèmes qu’elle aborde ensuite et bien sûr ça finit bien (j’ai revu le film avec Emma Thompson et Hugh Grant entre temps !).


La recluse de Wildfell Hall (ou La Dame du manoir de Wildfell Hall) – Anne Brontë

J’avais envie de continuer dans cette ambiance anglaise victorienne et il ne me restait que deux ouvrages des soeurs Brontë que je n’avais pas lu. Il faut dire qu’elles n’en ont pas écrit beaucoup malheureusement. J’ai adoré la forme de ce livre : c’est au début un roman épistolaire à l’intérieur duquel est inséré le journal intime d’un des personnages, la bien énigmatique Dame du manoir de Wildfell Hall. Et contrairement à Jane Austen, ici, plusieurs classes sociales sont données à voir.


Agnès Grey – Anne Brontë

L’année s’est terminée avec le premier roman d’Anne Brontë, inspiré de son expérience de gouvernante pour de riches aristocrates. Le constat qu’elle y fait est malheureusement assez triste et l’histoire moins romanesque que son second livre. Elle y dépeint les problèmes d’éducation et la versatilité de cette classe sociale dominante, c’est intéressant mais un peu lent…

Je me rends compte que je n’ai rien lu de contemporain cette année. Elena Ferrante, est la seule auteure vivante de ma sélection ! Ce sont d’ailleurs les seuls romans que je n’ai vraiment pas aimés. Et je n’ai pas lu beaucoup de littérature étrangère… C’est peut être pour ça que j’ai enchaîné 2019 avec de la littérature contemporaine américaine ?

Et vous, quels sont vos coups de coeur littéraire en 2018 ?

9 Comments

  1. AH oui tu nous fait le marathon des classiques ! Il y en a tellement que je n’ai pas lu. Stendhal et Dumas me tombent des mains. Les jane Austen me semblent insipides et comme toi je ne les retiens jamais.
    J’ai moi au contraire lu des auteurs contemporains et voici ceux qui m’ont marqué : Phillipe lançon avec le lambeau, Dans la forêt de jean hegland, The Nix de Nathan Hill, A little life de Hanya Yanagihara, Homegoing de Yaa Gyasi

  2. Pour moi ça a été un reading challenge pour la deuxième année consécutive mais je suis essoufflée sur la fin et je suis passée à des livres que j’avais vraiment envie de lire. Résultat, un peu de tout. J’ai beaucoup aimé Malavita de Benacquista (une histoire de mafieux repenti assez drôle), Les putes voilées n’iront jamais au paradis, de Chahdortt Djavann (très dur et assez cru), Le bleu des abeilles et Manèges de Laura Alcoba, qui a fui la dictature argentine avec sa famille (ses romans parlent souvent de son expérience de réfugiée politique, sa vie en Argentine…), Eleanor Oliphant va très bien (j’ai adoré… Une jeune filme très différente des autres nous parle de son béguin pour un chanteur et de sa relation-bizarre- avec sa mère)…

    • J’aurais du mal à faire un reading challenge, j’aime bien être libre de mon rythme et de mes lectures… Je note le livre de Benacquista, ça fait un moment que j’ai envie de lire cet auteur.

  3. Je suis heureuse de voir que je ne suis pas la seule à ne pas avoir du tout accroché avec Elena Ferrante ! l’amie prodigieuse m’est tombé des mains. J’ai trouvé le roman dur, les personnages peu attachants, et je me suis arrêtée au bout d’une centaine de pages.

    • J’aurais du suivre ton exemple ! Finalement, je connais pas mal de monde qui a cet avis, ce problème avec les personnages…

  4. Bonjour Noemi ! Je découvre Trendy mood par l’intermédiaire de cet article littéraire et suis ravie de constater les goûts -et dégoûts- que nous avons en commun.
    Elena Ferrante ne m’a pas conquise non plus et après avoir lu la dernière page du tome I, je ne me suis pas risquée à acheter le tome II malgré le vif succès de ses oeuvres en librairie. Colette est l’une de mes auteures préférées et je te recommande vivement de lire « Le blé en herbe », un livre exquis sur la genèse d’une romance adolescente. Quant à Dumas -que j’aime beaucoup- et Hugo, ils feront certainement partie de ma liste de livres à lire cette année, notamment « Les Misérables », que tu sembles avoir beaucoup aimé.
    Une belle sélection et un article très intéressant !

  5. Le Docteur Pascal d’Emile Zola je le recommande fortement. Il a mené une vie heureuse, loin des ambitions de ses frères Eugène et Aristide :)

  6. J’aimais beaucoup les classiques plus jeune et j’essaie toujours d’en lire de temps en temps, merci pour cette liste dans laquelle je pourrais piocher !
    J’ai eu aussi un peu de mal avec les romans de « L’amie prodigieuse » mais j’ai finalement accroché au style de l’auteur et à sa façon de raconter l’Italie de ses années-là

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