[su_note note_color= »#f4ead5″ radius= »0″]Aurélie est rédactrice et documentaliste freelance. Nous échangeons beaucoup depuis plus d’un an maintenant, notamment sur le groupe Facebook que j’ai créé pour échanger au sujet de la broderie. Il était tout naturel qu’elle puisse s’exprimer aussi ici. Retrouvez-la également sur Instagram.[/su_note]
Avec le recul, je me demande encore comment c’est arrivé. J’avais la trentaine presque et demi, aucun intérêt véritable pour une activité manuelle de ce type et une vision étriquée de la broderie. Le profil idéal ! Dans la vie quotidienne, je suis rédactrice freelance depuis de nombreuses années.
Fin 2015, je suis tombée sur cet article de Noémi, sans avoir jamais entendu parler auparavant – ou sans faire attention plus vraisemblablement – de « hoop art » ou même de broderie moderne. Dans mes souvenirs je crois avoir tilté au même moment sur le modèle et sur le titre « pour débutants ». Et c’est devenu une urgence, sans exagérer, ça m’appelait ! Ni une, ni deux, j’ai noté sur un papier les fournitures et j’ai foncé à la mercerie. Le coup de foudre que j’ai eu pour la broderie a commencé ce jour-là. Le fil qui traverse la toile et qui fait ce bruit significatif – me renvoyant à des souvenirs d’enfance –, le dessin qui commence à prendre forme sous ses yeux, et une somme de détails qui en font quelque chose de vraiment particulier pour moi.
Noémi a publié récemment un article avec des conseils et le matériel pour débuter. De mon côté, je vous propose grâce à elle mon expérience personnelle, c’est-à-dire celle d’une autodidacte – bien mal barrée au départ – qui a tout appris en ligne.
Ne pas avoir peur des points qui semblent compliqués
J’ai lu récemment qu’il fallait d’abord apprendre les points de base (avant, arrière, de chaînette, etc.) pour se lancer dans la broderie. Mais non, mais non ! Pas forcément ! Dans mon cas, les choses se sont passées autrement et je crois que cela m’a permis de ne pas me mettre de barrières en me disant « on verra cette étape plus tard ». J’ai donc commencé par le point de tige et le point de bouclette sur le modèle Peace, sans même avoir appris à faire le point arrière. De la même manière, j’ai poursuivi avec le point d’araignée surjeté, qui est donc un point tissé (mais autant vous dire qu’à l’époque je ne connaissais pas ce jargon). Je suis en train de me dire que j’ai fonctionné comme un jeune enfant qui tente des trucs sans se demander si ça va être compliqué ou non. Bien sûr, au fur et à mesure, j’ai appris – donc plus facilement – les points de base.
Pour m’aider, j’ai fouillé le web, les sites en français ou en anglais, les vidéos YouTube et les pas à pas en photo, notamment ici. J’ai surtout apprécié les vidéos de TricotinTV, comme avec le point de noeud colonial et les anecdotes sur son histoire.
Mais aussi les vidéos très suivies de Mary Corbet qui ont l’avantage d’être didactiques et les mouvements bien décomposés, ce qui est primordial lorsque l’on apprend de cette façon.
Deux broderies plus tard, j’ai réalisé ce projet personnalisé pour un anniversaire. Comme je suis une piètre dessinatrice, j’ai reproduit des dessins simples trouvés sur le web, et je les ai combinés, c’est ce que je fais pour certaines réalisations.
J’ai fait le collier avec le point de palestrina, certainement pas dans les règles de l’art mais j’ai trouvé que cela rendait finalement bien. Je n’avais que deux mois de broderie derrière moi, elle a plein de défauts mais je n’étais pas peu fière, je dois bien l’avouer !
Pour me faciliter la vie, j’ai fait un fichier – qui se trouve sur ma Dropbox et que je peux donc consulter quand je veux – avec les points appris. J’y mets une photo, quelques explications et un lien vidéo (ou des photos pas à pas). Parfois, quand je n’ai pas fait un point depuis longtemps, j’y jette un œil. Ensuite, la mémoire du geste reprend rapidement son cours.
Peu de temps après, j’ai réalisé cet hommage à David Bowie, avec un modèle pdf trouvé sur Etsy, pour moins de 4 €, que j’ai simplifié. Il en jette mais il est très facile à réaliser !
Faire confiance à son instinct
La broderie moderne apporte un espace de liberté très important pour se sentir en confiance. Les erreurs n’en sont pas forcément, les points ratés peuvent se rattraper d’une manière ou d’une autre. Dans tous les cas, j’ai vite remarqué que l’instinct est le meilleur allié en brodant. Quand quelque chose ne me plaît pas, je défais !
Pour cette broderie récente, j’ai reproduit le dessin d’un cœur anatomique et j’ai ajouté des éléments au feeling, notamment les oiseaux qui sont issus d’un livre de Makotobundo Shinkosha que j’ai trouvé au Japon. Pour les fleurs de cerisiers, dont le modèle est également dans un de ses livres, j’ai suivi les contours mais j’ai choisi mes propres couleurs.
Cela m’a tellement plu que j’ai ensuite fait un cadeau de naissance avec le même motif et le prénom au point de chaînette.
Varier les supports et s’inspirer
Les broderies dans les tambours à broder sont très décoratives et j’aime beaucoup ça. Mais on a rapidement envie de mettre sa touche brodée un peu partout. Veste, tote-bag, et plus récemment un pique-aiguille très pratique, un marque-page (qui a eu beaucoup de succès dans mon entourage, j’en ai déjà offert 3) avec la jolie couronne de Kazuko Aoki que Noémi avait réalisée.
Plus récemment, j’ai vu une vidéo de Marie-Claire Idées sur Facebook, le lendemain je commençais à reproduire un motif semblable sur le même genre de top. J’ai fait les mêmes pâquerettes, mais pour la fleur j’ai fait à ma façon et pensé aux motifs scandinaves que j’aime beaucoup.
S’organiser
Pour se lancer dans la broderie, je pense que la meilleure méthode – pour aussi faire des économies au cas où cela ne vous plairait finalement pas – c’est d’acheter au départ uniquement les fournitures pour un seul projet que vous aurez choisi. Si les couleurs ne sont pas indiquées, montrez le projet à la mercière (ou au mercier d’ailleurs), elle saura vous guider. Pour vous donner un ordre d’idées, j’en ai eu pour moins de 15 € pour le premier projet. Dans tous les cas, vous n’utiliserez pas tous vos fils cette fois-là en principe.
Ensuite, si cela devient une passion, les fils deviendront les bonbons de votre enfance, croyez-moi ! J’ai fini par en acheter partout où j’en trouvais, surtout en soldes (parce que forcément, au bout d’un moment…), même dans une boutique de bricolage qui faisait du déstockage. N’oubliez pas non plus les vide-greniers. J’en trouve presque à chaque fois, toujours DMC ou d’anciennes marques de qualité. Pour les tissus aussi, cela peut être une bonne option.
Modèle ici en cours de réalisation à l’époque – en choisissant moi-même les points et les couleurs – avec un design de Needlework Society qui propose depuis quelques mois une newsletter avec un modèle de broderie gratuit à chaque fois.
Je n’ai pas d’endroit dédié à la broderie (en tout cas pas encore) mais au fil des mois j’ai accumulé beaucoup de matériel (les plus imposants étant un chevalet et une lampe-loupe à lumière naturelle pour les soirées d’hiver ^=^), une grande collection de fils et ça devenait un peu ingérable. Pour ces derniers j’ai fini par trouver une pochette avec plein de compartiments. Il y a plus chic mais j’ai divisé les fils en fonction de leur gamme de couleurs dans des sacs congélation, c’est très pratique, on trouve facilement ce que l’on cherche.
Enfin, je vous ai parlé de mon fichier Dropbox pour les points de broderie, mais j’ai encore plus « Bree Van de Camp » que ça : j’ai carrément un inventaire sous Excel avec les fils DMC, j’évite ainsi d’acheter plusieurs fois le même fil. Du coup, je préfère vous prévenir, quand on devient mordu(e) de broderie, ça peut aller loin !
En un an et demi, la broderie est devenue pour moi une activité quasi quotidienne. J’ai toujours un projet en tête, sinon plus. Je ne compte pas en faire une activité professionnelle mais je suis très heureuse d’en offrir. En ce moment, je suis dans une période où je me base sur des modèles (je me suis connue plus aventurière !) mais c’est par cycle. Dans tous les cas, je pense qu’il ne faut pas forcément se cantonner à un seul style au départ. Mais avec un peu de chance, on peut trouver le sien !
La dernière broderie en date est donc le A du formidable abécédaire de Noémi, et je boucle un peu la boucle en écrivant ce billet invité. Elle doit en avoir marre que je lui dise merci à tout bout de champ depuis la fin 2015, mais encore MERCI Noémi pour tes idées inspirantes et ta bienveillance !
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Un grand MERCI à Aurélie pour cet article. Si vous avez envie d’écrire sur Trendy Mood, n’hésitez pas à m’envoyer un message à noemi[@]trendymood.com. Vous pouvez également vous inscrire à la newsletter en cliquant ici.
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