Osons le féminisme ! Deux livres à lire sur le sujet.

7 septembre 2018

Etre femme dans une société qui a du mal à assumer que l’égalité entre sexes est une évidence, c’est compliqué.

D’ailleurs, cette année a été mouvementée. Nous avons mis le doigt là où ça fait mal en dénonçant le harcèlement : celui qui nous suit dans la rue et nous oppresse jusque dans nos bureaux. Mais aussi celui qui s’est installé dans nos foyers.

La parole doit se libérer c’est un fait et cela nos auteurs et actrices l’ont bien compris. Vous le verrez avec cette rentrée littéraire, de nombreux livres vont parler de la violence faite aux femmes et de son statut parfois jugé inférieur à l’homme. Dans ces textes, il y aura du bon comme du mauvais. Quand on s’attaque à ce genre de sujet, il n’est pas question d’enfoncer des portes ouvertes et de nous sortir des romans tout plaqués où le discours sonne clairement comme du politiquement correct. Il s’agit de faire réagir le lecteur face à une inégalité criante tout en le faisant se sentir impuissant. Et là, ça fonctionne ! Alors ouvrez les yeux dans votre librairie à la recherche du roman « Les malheurs du bas » d’Inès Bayard chez Albin Michel.

Mais avant la rentrée littéraire, je vous propose deux livres fabuleux !

© Photo de Une : Alexa Mazzarello

« Americanah » de Chimamanda Ngozi Adichie

« En descendant de l’avion à Lagos, j’ai eu l’impression d’avoir cessé d’être noire. »

Un formidable roman qui montre le courage et l’abnégation nécessaires pour certaines afin de pouvoir s’émanciper d’une culture et ainsi poursuivre leur définition du bonheur.

Chimamanda Ngozi Adichie est aussi l’auteure d’un fabuleux discours aussi inspirant que son roman, dont nous pouvons retenir la phrase suivante :

« Nous sommes tous féministes. »

L’histoire de « Americanah » débute au Nigeria où l’héroïne Ifemulu s’apprête à quitter tout ce qu’elle connaît pour se construire la vie qu’elle souhaite. Elle quitte donc un carcan de traditions pour finalement, une société où les noir(e)s restent en marge : les Etats Unis. Un choc. Entre ces deux pays et ces deux inégalités, la jeune femme se construit. A la fois dure, cynique et brillante, Chimamanda Ngozi Adichie dépeint les difficultés d’être noire et femme dans notre société actuelle.

« La servante écarlate » de Margaret Atwood

Je pense que nombreux(ses) d’entre vous on eu envie de se plonger dans la série The Handmaid’s Tale cette année. Alors que vous l’ayez vu ou non, je ne peux que vous conseiller la lecture du roman qui l’a largement inspiré : « La servante écarlate » de Margaret Atwood. Il s’agit d’un récit d’anticipation où la société américaine est renversée au profit d’une nouvelle structure politique portant le nom de Gilead. Ce roman a été écrit dans les années 80. Déjà criant de vérités à l’époque, aujourd’hui il nous dérange avec son côté prophétique.

Ce livre est intéressant sur plusieurs points. Tout d’abord, il nous met en garde contre notre société consumériste et notre rapport à la nature. L’homme se tue lui-même à petit feu en ingérant de la merde (oui n’ayant pas peur des mots). Puis, quand la société va mal c’est forcément les femmes qui trinquent. Alors foncez lire ce roman dystopique qui va vous faire froid dans le dos et j’espère réagir !

3 Comments

  1. J’ai adoré la série Handmaid’s Tale, il faut que je me plonge d’urgence dans le livre (les ?) livre ! Et merci pour la découverte de Americanah, je le note dans ma petite liste des livres à lire.

  2. Ah je me rappelle bien de « Americanah », tu m’en a parlé il y a déjà quelques mois ! Bon j’avoue qu’il est en train de prendre la poussière dans ma wishlist depuis, mais cet article a le mérite de me faire une petite piqure de rappel ;) Sinon, un grand oui pour « La servante écarlate » de Margaret Atwood, je l’ai lu il y a plusieurs années et il me marque encore. L’adaptation « The handmaid’s tale » est plutôt fidèle à l’univers donc je ne peux que la conseiller à ceux qui n’ont pas le courage de s’attaquer au roman ! Et même pour ceux qui l’ont déjà lu, je trouve que la saison 2 est intéressante car elle n’est plus basée de manière linéaire sur le bouquin, vu que la saison 1 l’a déjà balayé intégralement. Du coup le changement de point de vue depuis les Épouses, et notamment Serena, m’a semblé super intéressant car on se rend compte que via ce système même les femmes qui semblent privilégiées sont en fait oppressées. Bon par contre j’avoue avoir ressenti pas mal de longueurs et le dernier épisode m’a clairement laissé dans une impression de déjà vu…
    Il faut cependant que je me penche plus en détails sur Margaret Atwood car ma référente de stage m’a expliqué qu’initialement, l’auteur n’avait pas pour visée de dénoncer les conditions liées aux femmes mais plutôt le totalitarisme en général. Elle a d’ailleurs fait pas mal polémique en se levant contre le mouvement #MeToo. Effectivement on se focalise beaucoup sur cet angle féministe mais finalement la dénonciation de l’auteur englobe aussi la religion, l’extrémisme, l’homophobie etc. Mais bon la dénonciation du patriarcat me semble aussi le sujet le plus criant et développé dans « La servante écarlate » et c’est aussi le parti pris de la série.. Cependant, si quelqu’un a des articles ou infos à partager sur une autre interprétation de l’oeuvre je suis preneuse :)

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