La semaine dernière, à Chateauneuf, j’ai réussi une 6A+ en tête, sur une grande voie, très engagée, en échauffement. 6A+* pour certains, c’est un niveau assez facile évidemment, en intérieur je fais même du 6B-6C. Chacun progresse à son rythme et après deux ans d’escalade, je suis assez contente d’en être arrivée là (je partais de loin, je n’en avais jamais fait et n’étais pas du tout sportive). Sur cette voie là en particulier, je me suis étonnée moi-même. Il y avait des pas vraiment difficiles entre les dégaines et je crois que j’étais dans un état second : ultra concentrée et euphorique. J’étais heureuse à chaque pas, je me suis défoncée !
Je me permets de l’exprimer fièrement car j’ai toujours été très nulle en sport. Je n’ai jamais aimé ça, vraiment. Même le surf que j’adore, est un sport ingrat pour moi et je suis relativement mauvaise. Mais l’escalade, c’est une révélation ! Je pense avoir progressé réellement ces six derniers mois pour plusieurs raisons :
1) J’adore grimper. 2) J’ai maigri et me suis musclée. 3) J’ai eu envie de me dépasser.
Ces trois critères sont presque aussi importants mais ce dernier est primordial. Ça a été assez confortable pour moi de rester dans le 6A pendant de longs mois parce que je me faisais plaisir, en faisant quelques efforts, mais pas trop quand même ! Sauf que ce n’est pas comme ça qu’on peut progresser en escalade : il faut échouer aussi, et se confronter aux difficultés.
Varier les niveaux et les types de grimpe
Pour progresser en escalade, il faut sortir de sa zone de confort ! J’ai longtemps grimpé en moulinette* parce que j’avais peur. Ma peur – et mon vertige – ont disparu petit à petit, avec l’entraînement et la concentration. Lorsque j’ai commencé à faire de l’escalade en tête, je me suis rendue compte que j’avais complètement dépassé cette appréhension de la chute. Évidemment, quand je dépasse de beaucoup une dégaine, je n’ai pas envie de tomber et je ne lâche rien mais disons que je suis assez détendue avec ça.
Je crois qu’il faut néanmoins continuer à grimper en moulinette. Il y a certaines sessions d’escalade où l’on est moins en forme. C’est mieux de faire de la moulinette que rien du tout ! Sans compter que la moulinette permet de tester des pas très techniques, qu’on n’oserait peut-être pas tenter avec un engagement mental plus important. C’est bien de travailler la technique et le mental indépendamment pour ensuite les associer.
Ma session type en intérieur est la suivante :
- Échauffement sur une grande voie en 5B puis une 5C, les deux en tête car c’est très facile.
- Quelques voies en 6A (c’est ma zone de confort), en tête (je sors de ma zone de confort).
- Travailler ma technique sur des 6B et 6C en moulinette.
Il faut également penser à varier les longueurs de voies et les types de voies (dalle, dévers…), varier les ouvreurs pour travailler les bras, les jambes, les équilibres, le gainage…
Pour moi, le travail en intérieur permet de progresser en escalade en extérieur. Je sais que je vais redescendre d’un niveau mais la satisfaction n’est vraiment pas la même !
Faire de l’escalade régulièrement
Ai-je besoin de le préciser ? Évidemment, si vous grimpez une fois par mois, la progression va être très lente… Dans mon cas, si je ne vais pas à la grimpe une fois par semaine, je sais que je régresse à la session suivante.
Ici en Charente, je travaille toute la journée puis vais grimper tous les soirs une ou deux voies en extérieur. C’est vraiment génial de vivre à côté d’un spot d’escalade ! Je sais qu’à Paris, mon mode de vie n’est pas le même et je n’ai pas les moyens de m’offrir un abonnement illimité. Je vais donc grimper deux fois par semaine et c’est déjà bien.
Exercices complémentaires à l’escalade
Honnêtement, tout le monde peut faire de l’escalade ! Qu’on ait ou pas quelques kilos en trop, peur du vide, pas de muscles dans les bras… J’ai commencé à grimper avec un vertige monstrueux – au point de m’handicaper dans certaines situations quotidiennes – avec des bras en carambar ! On apprend vite à compenser !
Mais c’est vrai que c’est plus facile de grimper en étant svelte et musclé. Ce serait hypocrite de le nier. J’avais pris quelques kilos ces dernières années et j’avais vraiment envie de progresser. J’ai donc procédé à un rééquilibrage alimentaire (en suivant le régime IG **) et j’ai rapidement perdu les 4 kg qui me gênaient. Pour me muscler en parallèle, j’ai fait… du yoga !
- Yoga – J’en fait tous les matins entre 10 minutes et 1/2 heure. Je complète avec des séances plus longues une fois par semaine. J’en ai souvent parlé ici, je suis les cours gratuits – en anglais – d’Adrienne sur Youtube. Il y a une playlist dédiée au renforcement musculaire et à la perte de poids.
- Renforcement musculaire des cuisses – Certains mouvements en escalade requiert de pousser très fort sur les jambes. J’ai récemment suivi quelques séances avec un coach personnel, je vous en reparlerai très bientôt. En attendant, voici une technique extrêmement simple – et gratuite – pour se muscler les cuisses : monter les marches d’escalier deux par deux et sur la pointe des pieds, tout le temps (dans le métro, dans sa maison, son immeuble…).
- Renforcement musculaire des bras et avant-bras – C’est bien connu, en escalade, on monte avec les pieds, pas avec les bras ! Cela dit, on apprend vite qu’avoir des avants-bras et des mains solides est un gros plus. Pour ça pas de secret, on enchaîne les pompes (j’en fais pendant ma séance de Yoga) et les tractions. Concernant les mains, là il faut faire de l’escalade ! Au bout de six mois, les tendons commencent à se renforcer.
- Gainage – C’est ce que je déteste par dessus tout mais il faut reconnaître que c’est ce qui aide le plus à progresser en escalde ! J’en fais également grâce au yoga. L’idéal serait de vraiment travailler les abdos à côté avec des séances dédiées (celles de Lotus & Bouche Cousue ont l’air pas mal du tout).
Observer les autres grimpeurs
J’ai réussi à progresser en escalade car je grimpe avec deux personnes meilleures que moi. Elles me poussent toujours à me dépasser et me donnent de nombreux conseils. J’aime beaucoup les voir grimper également. J’observe aussi les grimpeurs célèbres notamment Jain Kim.
Cette jeune grimpeuse coréenne est une vrai compétitrice. Elle ne fait pas vraiment d’extérieur mais je suis fascinée par sa technique. Elle grimpe avec beaucoup de facilité, c’est très beau à voir. C’est une vraie source d’inspiration pour moi car elle est lente dans ses mouvements, appliquée, dynamique tout en étant assez douce. J’adore sa manière de grimper.
Et puis bien sûr, il y a les films de Patrick Edlinger. Chez lui aussi tout avait l’air facile. Il a une technique très particulière, tout en souplesse. Il observe énormément ses placements de pieds, systématiquement avant de placer ses mains. Je ne le faisais pas avant mais c’est dorénavant une habitude et ça m’a faite évoluer.
J’essaye d’imiter parfois leurs mouvements, de me souvenir d’être très précise quand je suis face à une difficulté. Mine de rien, ça fait aussi progresser de reproduire leurs positions.
Mon équipement d’escalade pour l’été
Si habituellement je monte en legging, il fait tellement chaud en ce moment que j’ai opté pour un short de running Kalenji, très stretch. Adieu les jolies jambes, j’ai les genoux dans un sale état. Mais tant pis, c’est beaucoup plus supportable quand les voies sont exposées en plein soleil. La casquette est elle-aussi obligatoire. Enfin, je me suis achetée des lunettes polarisantes avec un bon maintien. Ça n’a rien à voir en terme de confort et je n’ai plus mal aux yeux.
Côté chaussons d’escalade, je prends une paire un peu plus confortable que mes Boldrini de salle car avec la chaleur, les pieds peuvent un peu gonfler. À Chateauneuf, les parois accrochent bien, c’est donc plus simple pour les placements de pieds. Mes anciens chaussons La Sportiva sont des valeurs sûres, assez précis, et peuvent passer en machine.
Pour l’assurage, on s’est offert un Grigri, un système d’assurage autobloquant. En extérieur, c’est plus sécurisant je trouve.
[red_box] * Pour comprendre les termes techniques, n’hésitez pas à lire mon article pour débuter l’escalade et pratiquer en Île de France.
** Si vous souhaitez que je partage mon expérience sur le régime IG, je peux en faire un article dédié. N’hésitez pas à me le demander en commentaire. [/red_box]
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